Les marchés: Des vents de dos
Les marchés boursiers, plus particulièrement en Amérique, sont poussés par un contexte économique très favorable. Il n’est donc pas surprenant de voir les bonnes performances des portefeuilles d’investissements cette année.
Trois items principaux donnent ce souffle aux marchés
L’Inflation : L’inflation a atteint des sommets en juin 2022 avec 8.1% de croissance générale des prix au Canada et 9.1% aux États-Unis (1). Les derniers résultats, au mois de septembre dernier, nous montre une inflation de 1.6% au Canada et 2.6% aux États-Unis (1). La cible d’inflation qui est visé est de 2% dans une fourchette entre 1% et 3%. Compte tenu des résultats atteint au cours de l’année et des prévisions pour les prochains mois, nous pouvons déclarer avec conviction que la guerre contre l’inflation est gagnée, du moins pour le moment.
La croissance économique : Une hausse des taux d’intérêt est nécessaire pour réduire l’inflation. La hausse des taux a été plutôt forte et rapide pour juguler l’inflation et ce un peu partout sur la planète au cours de l’année 2022. Au Canada, le taux de la Banque du Canada est passé de de 0% en janvier 2022 à 5% 18 mois plus tard. La hausse des taux d’intérêts vient ralentir les dépenses des ménages et des entreprises ce qui a pour effet de ralentir la croissance économique. C’est le ralentissement de la croissance économique qui réduit la pression sur les prix et de ce fait l’inflation.
Historiquement les hausses de taux pour contenir une inflation galopante ont presque toujours résulté dans une récession. Lorsque l’on regarde la croissance économique, mesuré par le PIB (produit intérieur brute) nous pouvons voir que la croissance économique est faible mais positive malgré tout au Canada. Pour nos voisins américain, la croissance économique affiche d’excellent résultat comme en fait fois les deux graphiques suivants :
Les graphiques suivants affichent le PIB sur une base trimestrielle. Une croissance sous zéro, donc négative, pour deux trimestres consécutifs annonce officiellement une récession. Une croissance entre 0 et 1% est plutôt faible, entre 1% et 2% modeste, entre 2% et 3% dans la moyenne et plus de 3% est considéré comme forte dans les pays développés.
- S Bureau of Labor Statistics
Les données économiques permettent de croire qu’une récession sera évité et que le scénario rêvé d’un atterrissage en douceur de l’économie est en train de se concrétiser.
La baisse des taux :
Avec une inflation sous contrôle nous pouvons nous permettre de commencer à réduire les taux d’intérêts. Au Canada, le taux de la Banque du Canada est ainsi passé de 5% à 3.75% au cours de l’année et de 5.5% à 4.75% aux États-Unis. À l’inverse d’une hausse des taux d’intérêt, une baisse vient stimuler les dépenses des ménages et des entreprises et ainsi la croissance économique.
Tous ces vents de dos sont actuellement favorables pour nos portefeuilles. Est-ce que cela va perdurer ?
La croissance des bénéfices des entreprises affiche une croissance moyenne de 6% à 8% par année. Les actions ont une moyenne annuelle de 8% depuis 1926 (source : YCharts). La croissance des actions américaines a été de 24,25% en 2023 et est de 25,68% présentement (source TMX Powerstream). Le fait que les actions ont reculé de -19,45% en 2022 fait en sorte qu’elles ne sont pas surévaluées mais relativement cher. Nous devrions donc nous attendre à des rendements plus modestes pour 2025. Si ce n’était pas le cas, le marché américain, plus particulièrement, serait surévaluer. Une telle situation favoriserait une correction boursière. Phénomène qui serait sain dans de telle circonstances.
Voici maintenant notre tableau qui résume le rendement des principaux indices boursiers depuis le début de l’année 2024. Selon Morningstar, la moyenne des portefeuilles de gestion équilibrée (considéré à risque moyen), comprenant 40% de revenus fixes (obligations) et 60% d’actions, a ainsi généré un rendement moyen de +11.29% au 31 octobre 2024.
Les élections américaines
Bien que cette lettre financière soit en date du 31 octobre, il était difficile de résister à la tentation de faire celle-ci après les élections américaines. Nous pouvions nous attendre à ce que le résultat des élections ait un impact sur le marché. Historiquement les actions américaines ont tendance à baisser avant les élections dû à l’incertitude des résultats. Elles ont ensuite tendance à monter lentement suivant les élections. C’est un mouvement que nous avons pu observer à plusieurs reprises par le passé.
Le scénario a été tout autre cette fois. Les actions ont continué de monter tout au long de la campagne électorale et ont fortement progressé le lendemain et les jours suivants l’élections. Entre le 5 novembre, jour des élections et le vendredi 8 novembre les actions américaines ont fait un gain de 4,95% (source TMX Powerstream). Le marché a baptisé le phénomène de ‘Trump Rally’.
Qu’est ce qui peux expliquer que le venu d’un président aussi controversé a créer un engouement sur le marché. C’est le programme économique prévu par le parti Républicain que Donald Trump représente qui en est la source. Baisse d’impôt pour les particuliers, baisse d’impôt pour les entreprises et dérèglementation pour les entreprises notamment le secteur bancaire. Le programme économique proposé est favorable à la croissance économique et pour le bénéfice des entreprises. Les actions des entreprises a donc augmenter reflétant ainsi une croissance des bénéfices plus élevé que prévu pour le futur.
Il y a toutefois des voyant rouge qui s’allume. Les baisses d’impôts et l’application du programme économique proposé est susceptible de faire augmenter la dette américaine de 7,500 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années soit encore plus que le programme prévu par les démocrates. Le niveau d’endettement de Etats-Unis est considérable avec 35,000 milliards de dollars. Il continue a prendre de l’ampleur avec un ratio de 124% de dette sur le PIB qui place les États-Unis dans les pays les plus endetté au monde (2e pays le plus endetté du G20). Le poids de la dette américaine pourrait avoir des répercussions sur sa cote de solvabilité des Etats-Unis et ses coûts d’emprunt.
La solution proposée par les républicains est de mettre en place une taxe à l’importation de 10% sur tous les biens entrant aux États-Unis en provenance de l’étranger. Cette taxe favorise l’achat des produits locaux tout en ajoutant des revenus à l’état. Si cette taxe est appliquée elle créera une hausse immédiate des prix sur une grande partie des produits utilisés par les américains. Cela aura pour effet de ramener l’inflation qu’ils viennent tout juste de vaincre et qui a été le cheval de bataille des Républicains durant leur campagne électoral. L’effet de cette mesure représenterait un revenu additionnel de 2,7 milliards de dollars annuellement. Un revenu nettement inférieur à la croissance des dépenses. (source trading economics)
Des vents de dos mais aussi de face s’aligne pour les actions américaines au cours de la prochaine année. Nous surveillerons la situation de près dans vos portefeuilles de placements.
Transaction dans les portefeuilles gérés – discrétionnaires
Nous n’avons pas fait de transactions dans les portefeuilles gérés au cours des deux derniers mois. Nous continuons de privilégier une surpondération en action américaine dans nos portefeuilles. Bien que les actions américaines soient un peu plus dispendieuses elles continuent d’afficher de meilleure performance. J’envisage augmenter la surpondération dans le contexte du rééquilibrage des portefeuilles que nous ferons en début d’année 2025.
Nous maintenons la pondération en actions Canadienne et prévoyons réduire les actions Européennes. Bien qu’elles nous offrent de belles aubaines, la croissance économique au Canada comme en Europe est plutôt terne. Nous ne voyons pas d’amélioration à court terme. Le déploiement de taxes de 10% de la part des américains est susceptible de nuire à leurs croissances économiques déjà faible.
Dons Planifiés
Vous avez déjà pensé à faire un don ? Vous effectuer déjà des dons ? Faire un don sous forme d’actions est une façon très intéressante de le faire. Que ce soit du vivant ou au décès le don en actions donne droit à un crédit d’impôt pouvant atteindre 53%. Puisqu’il s’agit d’un crédit d’impôt cela veut dire que le montant vient réduire l’impôt à payer et on pas votre revenu imposable. L’effet est donc beaucoup plus important. Comme le crédit d’impôt n’est pas remboursable il faut s’assurer d’avoir suffisamment d’impôt à payer en contre partie du crédit. Il est toutefois possible de retourner rétroactivement sur les 5 dernières années si le crédit est plus important que l’impôt à payer.
Si vos placements sont à l’extérieur d’un compte enregistré tel un CELI ou un Réer, le gain réalisé sur vos placements est imposable. L’avantage du don en actions est que le gain réalisé sur les actions n’est pas imposable. Le résultat peut donc être intéressant. A titre de comparaison voyons la comparaison ici entre une vente d’actions sans donation et une donation en actions sur vos finances
Le crédit d’impôt généré représente l’impôt à payer sur un salaire approximatif de 76,000$.
N’oubliez pas d’aller visionner la dernière vidéo en lien avec cette lettre financière si vous préférez ce média à l’adresse suivante :
https://www.planivest.ca/videoconference/
Nous espérons que notre lettre financière vous est utile. N’hésitez pas à communiquer avec nous en tout temps si vous avez des questions supplémentaires !!
André Charette, MBA, CIM
André Charette est inscrit à titre de Directeur de succursale et Gestionnaire de portefeuille auprès de Valeurs mobilières PEAK Inc. Il est également inscrit à titre de conseiller en sécurité financière auprès de Planivest Inc. Planivest Inc. est un cabinet dûment inscrit auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) dans la discipline d’assurance de personnes. Marcel Gravel est inscrit à titre de conseiller en placement et directeur de succursale adjoint auprès de Valeurs Mobilières Peak. Josée Fradette est inscrite à titre de conseillère en placement auprès de Valeurs Mobilières Peak. Valeurs mobilières PEAK Inc., courtier en valeurs mobilières de plein exercice, inscrit auprès de l’Organisme canadien de réglementation des investissements, limite son offre et responsabilité aux produits d’investissements. Valeurs Mobilières PEAK Inc., est membre du Fonds Canadien de Protection des Investisseurs (FCPI). Les renseignements contenus dans ce présent document ont été préparés par M. André Charette, Directeur de succursale et Gestionnaire de portefeuille inscrit auprès de Valeurs Mobilières PEAK Inc.; ils ont été obtenus de sources que nous croyons fiables mais ne sont pas garantis et pourraient être incomplets. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de Valeurs Mobilières PEAK Inc. Valeurs Mobilières Peak Inc. n’est pas responsable du contenu de ce document.