Les marchés: Les marchés poursuivent sur leur lancée
Les marchés continuent sur leur lancée depuis le début de l’année 2024. Nous avons connu une correction de -7,47 % entre le 17 juillet et le 6 août, soit une période de trois semaines, mais nous avons presque récupéré la totalité de cette baisse en date d’aujourd’hui, trois semaines plus tard.
Je n’ai pas cru bon de vous acheminer une lettre financière expliquant la situation, car il m’apparaissait clair que celle-ci serait de courte durée, bien que je puisse me tromper. Depuis 1926, le marché boursier nous a habitué à une moyenne de trois corrections de 5 % par année, une de 10 % par année, une de plus de 15 % en moyenne aux trois ans et une autre de plus de 20 % aux 6 ans.
La situation que nous avons vécue au cours du mois de juillet, et les causes, ne me permettaient pas de penser que la situation était différente d’une simple correction ponctuelle et saine, dans un marché qui connaît une aussi belle lancée.
Deux situations ont créé cette correction, regardons chacune d’elles sommairement :
« Carry trade » avec le Japon
Cela semble bien compliqué, mais le principe est relativement simple. Dans certains pays comme le Japon, les taux d’intérêts sont très bas. Actuellement, le taux d’emprunt varie autour de 1.60 % pour un prêt au Japon. Le Carry trade consiste à emprunter de l’argent dans un pays où le taux d’emprunt est très bas comme le Japon, et d’aller placer le montant dans un pays où les taux d’intérêts sont plus élevés. Le placement peut être fait sur les marchés boursiers (plus risqués) ou dans des placements sécuritaires et garantis, comme des obligations gouvernementales. Le différentiel de taux entre l’emprunt et le placement est un rendement relativement sûr, sans avoir à utiliser son propre argent.
La stratégie permet de générer des gains importants si l’emprunteur a la capacité d’emprunter des sommes importantes. Le risque principal dans cette stratégie consiste dans la fluctuation du taux de change. Si le taux de change de la devise pour laquelle on emprunte augmente par rapport à la devise où les sommes sont investies, il y a un risque de perte.
C’est ce qui s’est produit au mois de juillet. De grandes entreprises d’investissements ont mis en place cette stratégie, déployant plusieurs millions de dollars en emprunt. La Banque du Japon a procédé à une hausse de son taux d’intérêt. L’impact de cette hausse des taux est une hausse du coût d’emprunt, mais surtout, cela a fait en sorte que la devise japonaise, le Yen, a fortement augmentée. Afin d’éviter des pertes, plusieurs de ces institutions ont vendu les placements qu’ils avaient faits sur le marché boursier américain, pour rembourser leur prêt. Cette situation a généré des ventes massives, ce qui a résulté dans une baisse rapide du marché boursier.
Données économiques
L’élément qui a été le plus important, à mon avis, ce sont les données économiques américaines. L’économie américaine se comporte plutôt bien, et ce, malgré un contexte de forte hausse des taux d’intérêt; il n’en demeure pas moins, que les récentes données économiques témoignent d’un ralentissement. Au cours de cette semaine de juillet, quelques données économiques ont confirmé ce ralentissement, notamment le PMI manufacturier.
Le PMI manufacturier est un indicateur des achats fait par les entreprises manufacturières. Plus précisément, c’est un sondage fait auprès des entreprises manufacturières afin d’obtenir différentes informations, notamment : Les commandes en cours pour leurs produits, l’inventaire, les exportations, la production, l’emploi et les prix associés à leur chaîne de production. Un indice en haut de 50 est un indicateur de croissance des achats, et en bas de 50, une réduction des achats. Le résultat pour le mois de juillet est de 48,5 et en deçà des prévisions de 49,1.
Toutefois, ce n’est rien d’alarmant, pour deux raisons. Il faut se rappeler que le PMI manufacturiers évolue généralement entre 50 et 55, et surtout, que le secteur manufacturier représente à peine 1/3 de l’économie en Amérique du Nord. Le secteur manufacturier opère en grande partie de l’étranger, ayant été exporté en Chine, au Mexique et en Inde, au cours des dernières années. Les économies nord-américaines sont représentées aux 2/3 par le secteur des services, qui se maintient toujours malgré le ralentissement, comme en fait foi le graphique ci-bas. À noter que le PMI des Services fonctionne et est calculé de la même façon que le PMI Manufacturier.
Bien que nous connaissions un ralentissement économique au Canada et aux États-Unis, les données économiques nous démontrent que le ralentissement n’est pas marqué, et qu’une récession ne semble pas à la portée. Comme l’inflation est revenue dans la fourchette acceptable, les banques centrales peuvent se permettre une réduction des taux d’intérêts. Le Canada a parti le bal avec deux réductions de taux jusqu’à maintenant, passant de 5,0 % à 4,5 %. Deux autres baisses de taux sont attendues d’ici la fin de l’année. Aux États-Unis, la première baisse de taux est attendue pour le mois de septembre, pour un total de trois baisses de taux pressenties par les marchés. Celles-ci viennent stimuler l’économie. C’est pour cette raison que les marchés boursiers sont encouragés et se comportent bien jusqu’à maintenant.
Comme nous l’avons mentionné dans notre dernière lettre financière, la seule ombre au tableau, pour le moment, est la venue des élections américaines au mois de novembre. Historiquement, les marchés boursiers ont tendance à reculer à l’approche des élections, mais remontent, une fois les élections terminées. Est-ce que le scénario sera différent cette fois ? Dans tous les cas, nous serons à l’affût de la situation et prêts à modifier les portefeuilles, s’il y a lieu.
Voici maintenant notre tableau qui résume le rendement des principaux indices boursiers depuis le début de l’année 2024. Selon Morningstar, la moyenne des portefeuilles de gestion équilibrée (considéré à risque moyen), comprenant 50 % de revenus fixes (obligations) et 50 % d’actions, a ainsi généré un rendement moyen de +9.24 % au 31 août 2024.
Transaction dans les portefeuilles gérés – discrétionnaires
Rééquilibrage : Au cours des mois d’août, nous avons procédé au rééquilibrage de tous les portefeuilles. Le rééquilibrage vise à ramener les portefeuilles vers le portefeuille modèle correspondant au niveau de risque choisi. Cette opération génère, pour chacun de vos portefeuilles, plusieurs transactions mais de faible valeur, en proportion de votre portefeuille, afin de nous ramener vers notre cible.
9 août et 13 août : À ces dates, nous avons vendu le placement Mawer petite capitalisation mondiale que nous détenions dans les portefeuilles depuis janvier 2020, pour l’achat de l’ensemble du marché Indien. Le placement de Mawer qui a été longtemps un des plus performants dans sa catégorie, ne nous donnait plus les performances escomptées, comparativement à ses pairs. Afin de maintenir notre pondération en actions internationales, l’Inde nous apparaît un choix intéressant, compte tenu de la croissance constante de son économie.
REÉÉ automatique
Le gouvernement fédéral a proposé pour la première fois l’adhésion automatique aux REÉÉ dans son budget 2024, et cette mesure est devenue une loi avec l’adoption du premier projet de loi budgétaire, le 20 juin.
Dans le cadre de cette initiative, un REÉÉ sera ouvert pour l’enfant d’une famille à faible revenu. Une famille est considérée à faible revenu, si celui-ci est inférieur ou égal à 53,359$, et comprend d’un à trois enfants. Ainsi, les enfants admissibles recevront jusqu’à 2 000 $ de Bon d’études canadien (BEC), même si leur famille n’ouvre jamais de REÉÉ en leur nom.
Le plan d’inscription automatique débutera en 2028-29 pour les enfants admissibles nés en 2024 et après. Emploi et Développement social Canada (EDSC) déposera jusqu’à 800 $ de BEC dans le régime, dont 500 $ pour la première année d’admissibilité de l’enfant et 100 $ pour les trois années suivantes.
Il reste encore beaucoup à connaître sur le fonctionnement et l’administration de ces régimes de la part du gouvernement. Il est toutefois intéressant de noter la venue de ce régime pour vos proches ou connaissances qui pourraient en bénéficier.
Modification prévue aux FRV
À 71 ans, au plus tard, un détenteur de compte REÉR doit convertir celui-ci en FERR et le détenteur d’un REÉR immobilisé (provenant d’un transfert de fonds de pension) en FRV. Le fonctionnement des deux régimes est similaire. Un retrait minimum doit être fait annuellement de chacun des comptes, basé sur une formule simple. Le retrait est considéré comme un revenu imposable. La différence entre les deux régimes est qu’il n’y a pas de limites de retrait pour le FERR alors qu’il y a un maximum de retrait qui s’applique pour les FRV.
Nous vous avons fait part de changements importants à venir à cet effet dans notre lettre financière en date du 31 décembre 2023. Or, le gouvernement du Québec a adopté le 19 juin dernier un règlement pour lequel ces modifications entreront en vigueur au 1er janvier 2025. Ce changement important est qu’il n’y aura plus de retrait maximum applicable dans les FRV à compter de cette date.
Le règlement va dorénavant modifier le calcul des retraits maximums permis pour les particuliers âgés
de moins de 55 ans et, d’autre part, va éliminer complètement la notion de retraits maximums pour ceux âgés de 55 ans et plus. Ces nouvelles règles vont s’appliquer aux sommes immobilisées provenant de régimes de retraite encadrés par les lois québécoises. Il n’y a pas de changement prévu aux régimes encadré par les lois fédérales pour le moment.
Au-delà des modifications applicables aux retraits maximums du FRV, certains impacts supplémentaires, applicables dès le 1er janvier 2025, méritent d’être soulignés :
- Fin de la stratégie de désimmobilisation des CRI/FRV : Parfois appelée le Flip-Flop, cette stratégie ne sera plus permise. On ne pourra plus transférer des sommes directement du FRV au REER.
- La disparition des plafonds de retraits pour les particuliers âgés de 55 ans et plus, ne permettra pas la consolidation des FRV avec les REER pour autant.
- Transfert à l’étranger de sommes détenues au FRV par un non-résident depuis au moins 2 ans : Quoiqu’il soit toujours permis de transférer un CRI à l’étranger, le transfert d’un FRV à l’étranger ne sera plus permis.
Ces changements vont notamment conférer aux particuliers un bien meilleur accès à leurs actifs immobilisés. À partir de l’âge de 55 ans, il n’y aura plus de différence entre le FERR et le FRV, le seul obstacle aux retraits excessifs sera l’impôt à payer sur ces retraits, étant considérés comme du revenu imposable.
Nouveau logiciel pour la confirmation des rendez-vous
Nous avons mis en place un logiciel de rappel automatique pour nos rendez-vous de suivi. Ainsi, vous recevrez un premier courriel 2-3 semaines avant le rendez-vous. Le logiciel vous acheminera également à deux reprises une confirmation de notre rencontre, soit 8 jours avant, puis 24-48 heures avant la rencontre. Si notre rencontre est prévue en Vidéo-conférence, un lien pour celle-ci sera inclus dans la confirmation. Vous n’avez qu’à confirmer une seule fois, bien que la demande de confirmation apparaisse dans chacun des envois. Si vous ne pouvez pas vous présenter et aimeriez changer la date de rendez-vous, nous vous invitons à nous contacter directement.
N’oubliez pas d’aller visionner la dernière vidéo en lien avec cette lettre financière, si vous préférez ce média à l’adresse suivante :
https://www.planivest.ca/videoconference/
Nous espérons que notre lettre financière vous est utile. N’hésitez pas à communiquer avec nous en tout temps si vous avez des questions supplémentaires !
André Charette, MBA, CIM
André Charette est inscrit à titre de Directeur de succursale et Gestionnaire de portefeuille auprès de Valeurs mobilières PEAK Inc. Il est également inscrit à titre de conseiller en sécurité financière auprès de Planivest Inc. Planivest Inc. est un cabinet dûment inscrit auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) dans la discipline d’assurance de personnes. Marcel Gravel est inscrit à titre de conseiller en placement et directeur de succursale adjoint auprès de Valeurs Mobilières Peak. Josée Fradette est inscrite à titre de conseillère en placement auprès de Valeurs Mobilières Peak. Valeurs mobilières PEAK Inc., courtier en valeurs mobilières de plein exercice, inscrit auprès de l’Organisme canadien de réglementation des investissements, limite son offre et responsabilité aux produits d’investissements. Valeurs Mobilières PEAK Inc., est membre du Fonds Canadien de Protection des Investisseurs (FCPI). Les renseignements contenus dans ce présent document ont été préparés par M. André Charette, Directeur de succursale et Gestionnaire de portefeuille inscrit auprès de Valeurs Mobilières PEAK Inc.; ils ont été obtenus de sources que nous croyons fiables mais ne sont pas garantis et pourraient être incomplets. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de Valeurs Mobilières PEAK Inc. Valeurs Mobilières Peak Inc. n’est pas responsable du contenu de ce document.