Les marchés : Combien de baisses de taux en 2024 ?
Il y a peu de nouveaux sur les marchés financiers car déjà depuis plusieurs semaines, l’attention se concentre sur l’inflation et les taux d’intérêt. Les questions qui brûlent toutes les lèvres sont : combien de baisse de taux connaîtrons-nous en 2024 et, quand vont- elles débuter ? Les fluctuations que nous connaissons depuis le début de l’année sont le reflet de l’anticipation de la trajectoire des taux d’intérêt.
Au début de l’année, le marché s’attendait à six (6) baisses de taux de 0.25 % chacune, ensuite trois (3) et tout récemment la possibilité d’une hausse de taux. La semaine dernière, suivant la réunion de la banque centrale américaine, les perspectives sont revenues à une (1) baisse de taux d’ici à la fin de l’année. Au Canada, les perspectives s’orientent toujours vers trois (3) baisses de taux débutant au mois de juin ou juillet.
Quel sera le résultat ? Dans tous les cas, les perspectives économiques demeurent favorables avec une économie nord-américaine qui se maintient, une inflation persistante, mais qui ralentit. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir les marchés réagir positivement dans l’ensemble. Nous aurons des fluctuations en cours d’année certes, mais il serait hasardeux de tenter de prédire l’évolution des taux d’intérêt et de l’économie en ce moment. Même de grandes institutions d’envergure ont des visions diamétralement opposées sur les perspectives du marché boursier pour l’année en cours.
La Banque Royale par exemple, considère que le marché américain plus particulièrement, présente des évaluations supérieures à la moyenne et est trop élevé, comme en témoigne le tableau suivant.
Fidelity Investment, une des plus grandes sociétés d’investissement mondiale, publicise une étude d’Edward Jones qui considère pour sa part que le marché américain est sous-évalué.
De notre côté, nous positionnons les portefeuilles afin de profiter de ce contexte favorable qui prévaut actuellement. Nous verrons à modifier les portefeuilles, et nous pouvons le faire très rapidement dans les portefeuilles gérés, si le contexte économique se détériorait.
Voici maintenant notre tableau qui résume le rendement des principaux indices boursiers depuis le début de l’année 2024. Selon Morningstar, la moyenne des portefeuilles de gestion équilibrée (considéré à risque moyen), comprenant 50 % de revenus fixes (obligations) et 50 % d’actions, a ainsi généré un rendement moyen de +2.87 % au 30 avril 2024.
Transaction dans les portefeuilles gérés – discrétionnaires
5 mars: Nous avons vendu la totalité du placement investi dans les marchés émergents sous le sigle ITEM. Nous avons remplacé celui-ci par un placement en gestion active dans le marché japonais sous le sigle CJP.
Le Japon se comporte très bien cette année et nous pouvons croire que c’est une situation à long terme. Même Warren Buffet, le célèbre investisseur, a commencé à investir au Japon. La raison est que le pays a sorti tardivement de la situation de la Covid. Il se situe où nous étions en 2021 à cet effet. D’où l’engouement pour les actions japonaises qui étaient fortement dévaluées. Le changement le plus important sur le long terme est que le Japon a apporté des changements structurels, et favorise désormais à ce que les compagnies génèrent du rendement pour les actionnaires. Nous pouvons ainsi croire que la situation sera favorable pour les actions japonaises au cours des prochaines années.
Le budget fédéral et son impact sur votre portefeuille !!
Le budget fédéral présenté le 16 avril dernier a fait des remous, en particulier en ce qui a trait au changement du taux d’inclusion sur le gain en capital. Mais voyons plus en détails les mesures phares qui ont retenu notre attention.
Régime d’accès à la propriété (RAP) : Le régime d’accès à la propriété est un programme qui permet de retirer jusqu’à 35,000 $ du Réer sans imposition pour l’achat d’une première propriété. Le régime sera à bonifier à 60,000 $. On peut questionner cette bonification étant donné la mise en place du CELIAPP tout récemment. Comme il n’est pas possible d’utiliser les deux régimes simultanément, la bonification du RAP pourra être utile pour les contribuables qui décideraient subitement d’acquérir une première propriété, et qui auraient déjà accumulé des sommes importantes dans leur Reér.
Prêt hypothécaire sur 30 ans : Il sera possible de contracter un emprunt hypothécaire sur une période de 30 ans pour l’acquéreur d’une première propriété qui serait une construction neuve.
Taux d’inclusion du gain en capital : Un gain en capital est réalisé lorsqu’il y a une vente à profit d’un bien, telle une entreprise, un bien immobilier (autre que la résidence principale qui n’est pas imposable) ou un placement. Actuellement, 50 %, ou la moitié du gain réalisé est considéré comme un revenu imposable, ce qui vient alléger le fardeau fiscal. Le dernier budget propose que le taux d’inclusion du gain en capital soit désormais de 66 2/3 % au lieu de 50 %. Ce n’est pas une mesure fiscale drastique si on compare à des mesures similaires qui ont été mises en place par le passé. Néanmoins, ce changement aura un impact significatif pour certains contribuables, en particulier les détenteurs d’immeuble locatif, d’entreprises ou de résidence secondaire. Pour votre portefeuille de placement, l’impact sera limité étant donné les montants visés et notre capacité à contrôler le gain en capital généré. Pour les compagnies de gestion détenant des placements, l’impact sera toutefois immédiat.
Pour les particuliers : Pour les particuliers, il a été proposé que le taux d’inclusion passe de 50 % à 66 2/3 % pour tous les gains en capitaux de plus de 250,000 $. Ainsi, cette mesure toucherait une faible partie de la population. Si un bien ou un placement peut potentiellement générer ce gain imposable, la meilleure stratégie est d’en disposer le plus tard possible ou de voir la possibilité de fractionner le gain sur une ou plusieurs années, afin de réduire le gain en capital à moins de 250,000 $ par année. Cela peut se contrôler très bien au niveau du placement. Pour les entreprises ou un bien immobilier, cette stratégie est réalisable, mais comporte un risque étant donné que l’acheteur prend possession d’un bien pour lequel la totalité du versement s’échelonnera dans le temps pour le vendeur.
Certaines personnes pourraient vouloir matérialiser un gain en capital d’ici le 25 juin prochain afin de bénéficier du taux d’inclusion de 50 %. Cette stratégie n’est pas à considérer, à moins que le gain soit de plus de 250,000 $. Selon les calculs, cette stratégie serait valable pour les contribuables qui envisagent une période de détention de moins de 7 ans. Pour une période de plus de 7 ans, les rendements réalisés sur les impôts non-matérialisés viendront compenser l’augmentation des impôts créés par le nouveau taux d’inclusion de 66 2/3 %.
Pour les entreprises : En ce qui a trait aux entreprises, différents changements sont apportés. Il est proposé que les petites entreprises admissibles voient leur exonération de gain en capital être augmenté à 1.25 million de dollars, et soit ajusté à l’inflation à compter de 2025. De plus, le gouvernement propose un plafond de 200,000 $ par année pour un cumulatif de 2 millions d’ici 2034. En bas de ce plafond, le taux d’inclusion serait établi à 50 %. Pour bénéficier de l’exonération et du plafond, l’entreprise doit se qualifier comme entreprise admissible selon certains critères établis. Cette situation s’applique dans le cas de vente complète ou partielle d’une entreprise admissible.
Les placements des entreprises ou les sociétés de gestion, sont quant à elle considérés au taux d’inclusion de 66 2/3 % dès le premier dollar de gain. Voici les considérations à retenir afin de déclencher ou non un gain en capital pour les placements des entreprises et société de gestion.
– Si la période de détention du placement est de moins de 4 ans, il est recommandé de cristalliser le gain en capital et de sortir complètement le placement pour l’investir personnellement. En supposant que le taux d’inclusion personnel est de 50 %
– Si la période de détention est entre 4 et 11 ans, il est recommandé de cristalliser le gain en capital et de sortir seulement le CDC et le dividende pour récupérer l’IMRTDND.
– Si la période de détention est de plus de 11 ans, il est recommandé de ne rien faire.
Bien entendu, nous vous présentons ici des informations et stratégies fiscales générales relativement à vos placements. Nous vous invitons à communiquer avec nous afin d’analyser plus particulièrement votre situation et la stratégie la plus appropriée pour vous.
N’oubliez pas d’aller visionner la dernière vidéo en lien avec cette lettre financière, si vous préférez ce média, à l’adresse suivante :
https://www.planivest.ca/videoconference/
Nous espérons que notre lettre financière vous est utile. N’hésitez pas à communiquer avec nous en tout temps si vous avez des questions supplémentaires !
André Charette, MBA, CIM
André Charette est inscrit à titre de Directeur de succursale et Gestionnaire de portefeuille auprès de Valeurs mobilières PEAK Inc. Il est également inscrit à titre de conseiller en sécurité financière auprès de Planivest Inc. Planivest Inc. est un cabinet dûment inscrit auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) dans la discipline d’assurance de personnes. Marcel Gravel est inscrit à titre de conseiller en placement et directeur de succursale adjoint auprès de Valeurs Mobilières Peak. Josée Fradette est inscrite à titre de conseillère en placement auprès de Valeurs Mobilières Peak. Valeurs mobilières PEAK Inc., courtier en valeurs mobilières de plein exercice, inscrit auprès de l’Organisme canadien de réglementation des investissements, limite son offre et responsabilité aux produits d’investissements. Valeurs Mobilières PEAK Inc., est membre du Fonds Canadien de Protection des Investisseurs (FCPI). Les renseignements contenus dans ce présent document ont été préparés par M. André Charette, Directeur de succursale et Gestionnaire de portefeuille inscrit auprès de Valeurs Mobilières PEAK Inc.; ils ont été obtenus de sources que nous croyons fiables mais ne sont pas garantis et pourraient être incomplets. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de Valeurs Mobilières PEAK Inc. Valeurs Mobilières Peak Inc. n’est pas responsable du contenu de ce document.