Nous assistons à un début d’année plutôt difficile sur les marchés. L’inflation est la source des inquiétudes ou plus précisément la hausse des taux d’intérêts qui est nécessaire afin de contrer l’inflation.
L’inflation
Regardons tout d’abord qu’est-ce que l’inflation et pourquoi elle a augmenté depuis quelques mois. L’inflation se créer lorsqu’il y a un écart entre l’offre et la demande. Le plus bel exemple est le prix des maisons qui a crû fortement au cours des dernières années. La raison c’est qu’il y a peu de maison à vendre, mais beaucoup de personnes prêtes à acheter. Si dix personnes sont intéressées à acheter la même maison, le gagnant(e) sera probablement celui ou celle qui offre le prix le plus élevé. Ce qui se passe présentement c’est la même situation, mais dans tous les aspects de l’économie, le pétrole, l’alimentation, les voitures, la technologie etc… il s’en suit une hausse généralisée des prix que nous appelons inflation.
La hausse des prix généralisé se situe à 6.7% actuellement au Canada et à 8.5% aux États-Unis. Ce n’est pas une situation catastrophique si nous nous comparons au Venezuela par exemple, où l’inflation est de 3735%. Toutefois nous ne voulons pas laisser aller la situation. Le problème que crée l’inflation est une perte du pouvoir d’achat. Comme les salaires n’augmentent pas au même rythme que la hausse généralisée des prix, la population s’appauvri.
Nous retournons à 1991 pour retrouver le taux actuel d’inflation
Les taux d’intérêts
Il y a un remède pour contrer l’inflation, les taux d’intérêts. Chaque pays a une banque centrale. Le principal mandat des banques centrales est de contrôler l’inflation. Ils ont différents outils pour y parvenir le plus important étant les taux d’intérêts. En haussant les taux d’intérêts les banques centrales viennent ralentir la demande pour les produits, car il devient plus coûteux d’emprunter pour une maison, une voiture, le crédit à la consommation et les entreprises qui empruntent pour financer leurs projets de croissance. Ainsi, en haussant les taux d’intérêts, les banques centrales ralentissent la consommation et de ce fait l’inflation.
Pourquoi les marchés en sont affectés ?
C’est la hausse des taux d’intérêt qui inquiète les marchés ! Il ne faut pas oublier que les marchés financiers, les bourses sont en fait de grand centre commerciaux ou s’échange les actions d’entreprises. En achetant des actions nous avons une participation dans une ou des entreprises. Si la consommation ralentie, les entreprises vont vendre moins de produits et réduire leurs chiffres d’affaires. De plus, il leur en coûtera plus cher d’intérêts sur leur emprunt. L’impact d’une hausse des taux d’intérêt pour les entreprises résulte en une baisse de leurs profits. Il n’est donc pas surprenant de voir les différentes places boursières à travers le monde affiché des replis de plus de 10%.
Les marchés financiers s’inquiètent plus particulièrement du fait que l’inflation que nous connaissons actuellement ne provient pas uniquement d’une demande qui est forte mais en grande partie à cause de l’offre de produit qui est faible. Avec sa politique de Covid, la Chine applique des mesures de confinement stricte. Plusieurs villes Chinoise sont confinées de sorte que les usines fonctionnent à faible régime, si elles ne sont pas complètement fermées. Ajoutons à cette situation les sanctions économiques contre la Russie qui réduisent d’avantage l’offre de produits déjà sous tension.
Les obligations (Revenus fixes)
La situation la plus particulière en ce moment et qui affecte considérablement les portefeuilles est la chute brutale des obligations. Il y a deux grandes catégories de placements les actions et les obligations. Les obligations sont de nature défensive et protègent nos portefeuilles. Les obligations sont des placements à taux fixes pour lequel nous retrouvons notre capital investi à la fin. Si par exemple, j’investi un montant de 10,000$ dans une obligation du gouvernement canadien qui m’offrirait un taux de 3% pour 10 ans. Je retrouverai mon capital de 10,000$ investi à la fin de la période de 10 ans et j’aurais fait un rendement de 3% par année.
Comment est-ce que le prix des obligations peut chuter ? Je ne suis pas obligé de garder mon obligation pour le terme choisi. Dans l’exemple précédent pour une période de 10 ans. Je peux vendre mon obligation en tout temps et retrouver mon capital investi. Toutefois l’acheteur ne sera pas intéressé à acquérir mon obligation sachant que les taux d’intérêts sont à la hausse. Dans ces circonstances l’acheteur n’aurait qu’à attendre quelques semaines pour investir dans une obligation similaire et obtenir un taux d’intérêt plus élevé. Pour rendre mon obligation attrayante à un acheteur potentiel je devrai donc réduire le prix de mon obligation et proposer un versement de 9,250$ au lieu de mon investissement initial de 10,000$. Cela résultera en une perte pour moi mais un bénéfice pour l’acheteur qui retrouvera 10,000$ à la fin du terme.
Dans le contexte ou nous anticipons une forte hausse des taux d’intérêts, le prix des obligations diminuent considérablement et ne joue plus sont rôle défensif de protecteur dans les portefeuilles de placements. Au cours des 40 dernières années nous avons connu uniquement 3 années de rendements négatif pour le marché obligataire variant entre -1% et -2.5% soit en 2021, 2013 et 1994. Les obligations affichent en date du 30 avril un rendement de -9.76%. Il faut retourner aux années 80 pour voir une telle chute du marché obligataire. Nous assistons présentement à un ‘crash’ du marché obligataire. Dans ce contexte les portefeuilles de nature défensif baissent autant sinon plus que les portefeuilles plus agressifs ce qui n’est pas habituel.
Les perspectives futures
Il y a principalement trois scénarios possibles présentement :
Optimiste : Les banques centrales du Canada et des États-Unis prévoient augmenter les taux afin de tendre vers le taux jugé neutre de 3%. À ce taux d’intérêt les banques centrales prévoient avoir juguler l’inflation et se retrouver dans une situation ou l’économie n’est ni trop stimulé ni trop ralenti de sorte que nous maintenons la cadence vers un atterrissage éventuel en douceur de l’économie. Le marché anticipe déjà ces hausses de taux soit encore huit hausses de taux d’ici la fin de l’année pour y arriver. Il est aussi possible que les banques centrales n’aient pas à aller aussi loin pour contrer l’inflation ou que cette hausse de taux n’ait pas à ce faire aussi rapidement. Dans ce scénario le marché pourrait nous donner de belle surprise et reprendre une bonne partie des rendements perdu depuis le début de l’année. Bien que l’année 2022 ne serait pas un grand cru, les mois suivant 2022 serait sous le signe de la continuité, de la croissance et nous offrirait des rendements appréciables pour nos portefeuilles.
Neutre : Le scénario neutre est à mon avis le moins intéressant. C’est le spectre de la stagflation. La stagflation est un contexte économique ou la croissance ralentie, mais pas suffisamment pour nous amener en récession. C’est une situation économique ou l’inflation persiste et les taux d’intérêts continue de croitre. Nous assisterons à un marché volatile et de maigres rendements pour plusieurs mois.
Négatif : Nous entendons parler de plus en plus de cette probabilité soit celle d’une récession. Cette possibilité inquiète les marchés car elle résulte dans une forte baisse des actions. Une récession pourrait se manifester si la hausse des taux d’intérêt venait qu’à réduire trop fortement la consommation. Bien que cette possibilité soit réelle, le marché financier n’est pas convaincu que nous nous dirigions vers une récession pour le moment. Si tel était le cas les marchés serait en baisse de plus de -20% alors que nous oscillons autour de -10%. Ce scénario nous offrirait la baisse la plus forte des marchés et de nos portefeuilles, mais elle serait aussi de courte durée. Dans se contexte les obligations retrouveraient leur nature défensive et compenserait en partie la baisse générée par les actions.
Chose certaine nous sommes actuellement vers la fin du cycle économique actuel qui a débuté en 2020 et nous aurons tôt ou tard une récession. Nous avons en moyenne une récession à tous les sept ans. La dernière récession a eu lieu avec la pandémie soit officiellement à l’automne 2020, la récession précédente en 2008, puis en 2001. Ces périodes de baisse peuvent s’étendre durant quelques mois mais est suivis de forte période haussière. Il ne faut pas s’en inquiéter et le voir plutôt comme une opportunité d’investissement.
Ma recommandation, ne rien faire. Le passé nous a démontré que la patiente est récompensée. Je suis de nature optimiste et tend vers ce scénario, toutefois peu importe le dénouement des prochains mois, vous pouvez être assuré que nous veillons continuellement à ce que vos portefeuilles soient bien positionné face à l’évolution de l’économie et des marchés.
Si vous avez des questions ou des inquiétudes n’hésitez surtout pas à me contacter.
Voici maintenant notre tableau qui résume le rendement des principaux indices boursiers depuis le début de l’année 2022. Selon Morningstar, la moyenne des portefeuilles de gestion équilibrée (considéré à risque moyen), comprenant 50% de revenus fixes (obligations) et 50% d’actions, a ainsi généré un rendement moyen de -9.16% au 30 avril 2022.
Transaction dans les portefeuilles gérés – discrétionnaires
Malgré la baisse des marchés, nos portefeuilles gérés répondent à nos objectifs et ce compare aux portefeuilles situés dans le premier quartile soit les plus performants au Canada en date d’aujourd’hui. L’objectif n’est pas de vanté nos performances mais de vous assurer que la baisse de vos portefeuilles n’est pas dû à de mauvais choix de placements, mais à une baisse généralisée des marchés. Voici les résultats de nos portefeuilles comparativement aux performances moyennes des fonds communs de placements selon la firme Morningstar.
Nous avons fait une trois transactions dans les portefeuilles gérés au cours des deux derniers mois.
- Le 4 mars nous avons vendu les actions Européennes de bonne qualité que nous avions en portefeuille sous le sigle (ZEQ) étant la proximité économique de la zone Européenne avec la Russie. Nous avons remplacé les actions par des obligations canadiennes (XBB) et un placement alternatif en obligations corporatives (CROP)
- Le 14 mars nous avons diminuer notre pondération en actions américaines sous le sigle (XUS) pour augmenter les actions canadiennes (XIC) qui seront favorisé par les tensions économiques avec la Russie.
- Le 11 avril nous avons vendu les actions restantes dans le secteur technologique (ZQQ) pour l’achat d’actions canadiennes de dividendes (CDIV) afin de réduire le risque des portefeuilles et la continuité de la hausse des taux d’intérêts. Nous avons également réduit l’exposition aux obligations corporatives à rendement élevé (XHY) pour l’achat d’obligations du gouvernement canadien de courte échéance (XSB)
N’oubliez pas d’aller visionner la dernière vidéo en lien avec cette lettre financière si vous préférez ce média à l’adresse suivante :
https://www.planivest.ca/videoconference/
Nous espérons que notre lettre financière vous est utile. N’hésitez pas à communiquer avec nous en tout temps si vous avez des questions supplémentaires !!
André Charette, MBA, CIM